Le poulet est beaucoup trop cuit...

Mouvement de recul froiçé sur du papier, sa tempe palpite, et l'impuissance se lit dans son oeil, facétie du passé, et plat du jour au présent qu'elle ne sait même plus faire. Elle et lui rigole de l'autre coté de la cloison, enivrés par le vin, de l'autre coté du miroir, contemplation du poulet aux reflets sombres et dorés, à la oculeur cuivrée. Sa tête explose, elle ne sent déjà plus ses pieds quant à son visage, il ressemble déjà à une margueritte équarlate et boursoufflée. Elle n'entend déjà plus leurs rires trop gras, comme je jus du poulet, ni leurs murmures, comme le crépitement de la peau du poulet quand il cuit, ne ce qu'elle sait déjà. Ils l'ont oublié ce soir là, dans la cuisine aux carreaux bordeaux et mattes, ils ont même oublié de la barguer et de lui apporter des fleurs, à elle, qui loupe toujours son poulet. UN semblant de pitié entre trois feuilles de salades, et un poulet froid et beaucoup trop cuit. Elle, elle s'en fout, le poulet, elle n'y gouttera pas, elle ne goutera pas non plus au désert qu'ils ont amené, elle s'en fout, elle vaut mieux que ce bonheur surgelé PIcard, et de ces sorties où personne ne parle et tout le monde rigole. Elle est perdue sur la plaque chauffante et attend la chute, et puis, elle voit ce poulet, trop cuit, oublié dans le four, elle étouffe son amour propre au bout de la gachette qui ne la respecte plus, cette gachette froide et tendre comme le dos de son mant qu'elle avait mordu il y a des années, elle presse une dernière fois son épiderme glaciale contre sa tempe. Le métro passe, une petite fille pleure,ça aurait pu être elle, il y a des années.

Le couple dans le salon sursaute, et continue de dire que les premières fleurs du printemps commencent à s'entrouvrir, et puis, ils posent leur serviette, et s'en vont en saluant une margueritte sanglante sur un poulet beaucoup trop cuit...    Mo