Paris s'endors sur une table

13 novembre 2006

Paris s'endors sur une table, une table dans un bar, un bar dans une rue, une rue dans une vie, une vie dans un rêve eveillé. L'homme regarde Paris s'endormir et lui caresse le dos, il est 4heures du mat', monsieur, il faut aller se coucher, Paris s'est endormi. Paris est parti, il est tombé sur un os, un os dans un plat de pates, froides et molles. Et puis le jour s'est laissé aller, il est parti danser, il en a oublié de se lever, alors je referme les volets sur la rue baignée dans la nuit, sombrée dans la brume. Un bateau echoue sur le trottoir, mémé s'est endormie avec la bouche ouverte. Un ange passe au Paradis. Le père Noel a été retrouvé congelé dans un buche de noel surgelée, et on a échangé le Foix gras pour un peu de diabète, et un infarctus de la gorge. Mais où est passé le Soleil, disparu derrière un nuage il s'est endormi en regardant Paris. La soupe fait des bulles dans le ventre de celui qui crève de faim, et dans l'oeil d'une petite fille, le marchant de sable s'est caché. Alors les gens ont oublié de rêver, et quelque chose est tombé du ciel, immense grain de sable qui a écrasé Paris qui s'est reveillé. Gueule de bois, gueule cassé au comptoir, il a repri un rouge et il est parti, oubliant le pourboire. Songe éveillé, les bancs de Paris ont pris froid, et entre leurs lattes vertes, je peux voir mes pieds qui se balancent, tranquillement, dans le souffle de l'hiver, dans la promesse du soleil.